Sexualité et Principes Divins

Sexualité sacrée et vice et versa

Chers lecteurs

 

D’où vient cet engouement pour la sexualité sacrée ? Quelles sont les intentions qui s’exprimer à travers elle ? Quels rôles jouent le principe masculin et le principe féminin ? Quelles distorsions sont engendrées par un déséquilibre de ces polarités ?

 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerai aborder la racine et les nuances du mot sacré à travers le temporel et l’intemporel. La 1ère source vient du sanskrit et la seconde de l’adjectif français " sacré " issu du verbe latin sancire : rendre.

 

Le mot "sanskrit" signifie "ce qui est sacré" et "ce qui est initié pour le rite". "sanskrit" provient d'une part de "Sam" ou "sams", qui signifie "mettre avec", "mettre ensemble ", "préparer pour le rite », et d'autre part de la racine "skri" ou "krti" qui est la "consécration ", "ce qui est initié".

  

La racine latine révèle un autre angle de perception : "sacer", "sacra", "sacrum" est le "sacré".  Sacer vient du latin sancio, qui signifie "rendre inviolable", et la seule partie inviolable de notre être est l’être divin. Il y a aussi le verbe "interdire", et cela invite à écouter ce qui est dit entre les dires dans une autre dimension de nous.  

Nous avons une fâcheuse habitude de tout vouloir sacraliser souvent pour être du bon côté de la force. Notre monde est duel est si nous rejetons une ou l’autre polarité nous abandonnons une partie de nous et la possibilité de faire autrement. Aujourd’hui les découvertes de la physique quantique comme le principe du tiers inclus ouvre la porte à de nouvelles voies.

 

En occident nous avons grandi avec la pensée judéo-chrétienne, et notre manière de vivre le couple s’appuie sur de nombreuses références religieuses induisant une notion moralisatrice du bien et du mal. En partant du christianisme nous sommes le fils de la femme, l'homme animal rempli de désirs, et de pulsions qui dans son ignorance va chercher extérieurement une « moitié » avec laquelle il peut procréer. Le Fils du Père est « Fils de l’Homme », fils intérieur que tout être humain doit faire croître en lui afin d’être à l’image du Père.  C’est le couple intrinsèque qui s’unit pour donner naissance à l’enfant intérieur, le fruit de l’Arbre de la Connaissance. Cet enfant réalisé devient le Christ.

 

 

 Dans un premier temps l’humain a besoin d’assouvir ses pulsions animales, et souvent ses croyances religieuses l’empêche de vivre pleinement ses désirs. Il subit parfois beaucoup de pressions sociales, familiales, et peut avoir honte d’un corps qui lui échappe, alors il tente de le contrôler bloquant ainsi la jouissance. La jouissance fait référence au jardin d’Eden, au paradis est n’est pas forcément liée à la sexualité. Un enfant découvre naturellement ces montées d’énergies en toute naïveté. Après les vivre librement dans un cadre intime et adapté n’est pas toujours facile même aujourd’hui, alors que dire des pulsions des générations précédentes où la plupart des religions condamnent la masturbation, le sexe avant le mariage.   Toutes les déviances et perversions de notre humanité vient de la répression de cette énergie de vie non-encore- accompli sur des plans plus subtils. 

 

Ce sentiment humain qui nous fait rechercher une moitié extérieure, vient de notre désir profond de nous unir de l’intérieur au divin, à retrouver la complétude de l’être qui donne naissance à l’enfant divin.

 

La maturité change le désir et nous invite à plus de profondeur et parfois à lâcher son démon de midi. La femme est plus sensible à cette profondeur car la possibilité d’enfanter la connecte plus directement aux mystères de la création. Plus elle entre dans la sagesse et plus son amour va se retourner vers ce besoin viscéral d’entrer en communion intérieure. La sexualité se transforme est cela créé un décalage dans les couples. Et le désir de l’autre s’efface peu à peu pour devenir platonique et tendre ou pire amène à la séparation. Il arrive aussi qu’une femme se sente coupable de ce changement de désir pour son partenaire surtout dans des couples de plus de 20 ans. Nous disons faire l’amour, mais l’amour n’est pas la sexualité.

 

Extrait de l’introduction à la psychanalyse de Freud : En tenant principalement compte de l'acte sexuel lui-même, vous pourriez dire qu'est sexuel tout ce qui se rapporte à l'intention de se procurer une jouissance à l'aide du corps, et plus particulièrement des organes génitaux, du sexe opposé, bref tout ce qui se rapporte au désir de l'accouplement et de l'accomplissement de l'acte sexuel. Mais en faisant de la procréation le noyau de la sexualité, vous courez le risque d'exclure de votre définition une foule d'actes qui, tels que la masturbation ou même le baiser, sans avoir la procréation pour but, n'en sont pas moins de nature sexuelle »  

La sexualité est indivisible du corps alors que l’amour est partout !

 

Cette jouissance tant recherchée sur plan plus subtil vient du mythe d’Adam et Ève, la vilaine femme qui a mangé le fruit défendu au dire de certaines traductions. Je vous invite à lire le Féminin de l’Être d’Annick de Souzenelle qui grâce à sa compréhension de la langue hébraïque offre une version plus profonde que la lecture enfantine du bien et du mal.   

 

Cet engouement pour la sexualité sacrée vient de ce manque ontologie, du besoin intrinsèque de s’unir à Dieu.

 

Le tantrisme lui aussi a été détourné de son langage sacré, aujourd’hui il est le débarras de nos explorations sexuelles alors que son aboutissement est la verticalisation de l’Homme.

 

 

La sexualité sacrée c’est se rendre au divin en l’autre, une onde qui jaillit de l’intérieur vers l’extérieur. C’est une expérience étonnante qui inscrit une lemniscate entre les partenaires. Elle se crée si chacun a pris la responsabilité d’équilibrer les deux principes de l’énergie de vie avant l’accouplement.   

 

Mais franchement chercher à aller vers cette félicité nous en éloigne, ça se réfléchit pas ça se vit. Parfois lâcher la bête et amener l'autre dans une zone inconnue est plus jouissif, que de vouloir contrôler une pulsion par peur de ne plus être dans le sacré...

Aujourd’hui nous sommes éloignées de l’énergie féminine quelque soit notre genre, nous sommes amputés de l’inconnu de nous-même voilà pourquoi nous sommes enfermées dans une boucle de répétitions dans tous les domaines de notre vie, autant individuellement que collectivement. L’énergie féminine est la coupe dans laquelle Dieu peut nous féconder.  

 

Nous avons à nommer nos instincts les plus primaires et à les accueillir dans leur bestialité pour entrer dans autre dimension de l’Homme.  Les problèmes de stérilités sont liés à la séparation de ces deux principes énergétiques, la bible en parle beaucoup. Nous sommes allés trop loin en voulant rendre immortel le corps animal. Il est temps individuellement d’aller chercher nos références ontologiques afin de faire germer en nous la semence divine. 

 

En revanche il est préférable d’être proche de ses désirs profonds quelques qu’ils soient plutôt que de vouloir toujours être au top de la performance. Un état communicant apporte beaucoup plus d’intimité que la nudité. Les silences sont parfois plus souffrants que les cris. La vie n’est pas lisse notre sexualité non plus sinon on s’ennuierait … .  

 

 

Merci à tous

 

Mireille

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Commentaires: 1
  • #1

    Mireille (samedi, 03 octobre 2020 13:29)

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    à tout bientôt