Se voir et se reconnaître

Le temps d'aimer...

En réponse à une de vos questions, voici ma vision du couple. Il n’y a aucune règle en amour, il y a celles de vos limites, et croire que l’autre peut les deviner n’est pas plus réaliste que de croire que nous pouvons changer ce qui est là. Aimer l’autre ne vient pas tout de suite. Lorsque deux personnes entrent en relation, elles ne peuvent pas se voir. Elles regardent juste depuis ce qu’elles imaginent d’un couple et y projettent leurs attentes conscientes et inconscientes. Chacun essaie de faire coller l’autre à son rêve. Chacun met en avant ce qu’il imagine être bien de lui, mais dans le fond ce sont des masques que nous vendons à l’autre. Et lorsque que nous n’avons plus l’énergie de nourrir l’illusion, nous lâchons les faux semblants laissant apparaître nos failles, et avant de découvrir nos cœurs vaillants, nous pouvons aller de désillusions en désillusions et parfois la relation n’y résiste pas. Il n’y a plus rien de glamour, ni le feu du départ qui n’étaient peut-être que l’effet de notre biologie animale. Vouloir vivre une histoire d’amour, de couple, amène simultanément son opposé. Aimer c’est prendre le risque qu’il ait une fin à l’histoire. Rien ne peut nous garantir que nous passerons notre vie ensemble. 

Je trouve très intéressant le point de vue de Carl Jung dans « Ma Vie », qui explique que lorsque l’ombre devient consciente, une faille et une tension se crée entre les contraires qui à leur tour, cherchent à s’équilibrer en unité. Il en est de même pour le couple. Et cette confrontation devient insupportable quand elle est prise au sérieux. Analyser les événements en termes de bien ou mal empêche l’apparition d’une troisième solution. 

 

Changer de perceptive, en accueillant les émotions associées nous font vivre des moments de grâce. Lorsque le couple reste sur des choses connues, il étouffe. La rigidité rend fragile la relation. Il y a tant de choses à découvrir de l’autre, même après 20 ans de mariage. Vouloir faire plaisir ou ne pas blesser, n’est pas à notre service. La sincérité, le dialogue, la confiance sont les trois portes qui créent le couple. « Je t’aime » ne sont que des mots, les actes quotidiens sont la réalité de notre amour. Et ce n’est pas un bouquet de fleurs aux dates anniversaires qui vont changer le jeu. Aimer c’est prendre l’autre tel qu’il est sans avoir de bonnes raisons de l’aimer en dehors de lui-même. Et ce n’est pas toujours facile de le laisser exister, d’être juste le témoin de sa création, de lui donner notre point de vue seulement quand il en fait la demande. Il n’y a aucune certitude, il y a juste l’intention de départ de vivre le couple. L’univers répond toujours à la demande, et nous crée les situations spécialement pour vivre cette aspiration et tous ce qui l'entravent. Notre inconscient a le dessus sur la part consciente est là nous vivons des situations parfois caucases. 

Se mettre à nu n’est pas seulement enlever ses vêtements, c’est aussi exprimer ce qui nous touche en l’autre et surtout ce qui nous fait réagir. Les endroits les plus vulnérables sont défendus par nos personnages. Derrière leurs stratégies il y a aussi de l’amour, et ils tomberont leurs cuirasses à la condition d’être accueilli là où ils sont.

 

 Comment s’ouvrir à l’autre quand nous n’avons pas toujours les moyens de nous aimer tel que nous sommes ?  Il n’y a pas de bonnes attitudes sans les mauvaises, nous créons des modes auxquelles nous essayons de coller, mais cette rencontre en 2 êtres et plusieurs personnages est unique et se crée à travers l’envie de communiquer, de communier. Les contes, le cinéma, le couple de nos parents ont créés des habitudes, des croyances qui conduisent à toute sorte de souffrances. La « quête bollywodienne » pour les plus spirituels d’entre-nous ralentit la rencontre. Casser une habitude va aérer la structure…et les crises sont là pour l’oxygéner.

 

C’est intention derrière l’action qui crée notre réalité amoureuse. La beauté du masque fait gagner un quart d’heure dans la relation, comme la beauté physique. Le plus beau des êtres humains finira toujours par aller aux toilettes, avoir des gazes et peut-être aura un bout de salade coincés dans son sourire ultra-bright. Pour infos, les poils doivent repoussés pour être épilés. C’est la biologie, personne n’est à l’abri d’une mauvaise odeur d’où qu’elle vienne. Un peu d’humour rend nos imperfections plus convenables…

Aimer ça ne veut pas dire amen à tout, cela veut dire que vous vous engagez à communifier (mot emprunté à Isabelle Padovani, et sûrement qu’elle ne le traduit pas du même endroit que moi) avec l’autre, sans compromis, sinon il y en a forcément un qui ne sera pas satisfait réellement. Il est possible d’avoir deux opinions différentes et d’être amoureux. Le travail, les enfants, la famille, les amis empiètent forcément sur la vie du couple. Il est difficile à mon sens de séparer les choses puisque que nos mécanismes de défenses sont plus ou moins les mêmes dans tous les domaines. Les scènes, les décors se transforment, les acteurs changent de visages mais notre personnage raconte toujours la même histoire (voir article précédent). Alors oui vous allez jouer à défendre votre territoire, à vous justifier, à vous blesser, mais la vie n’est pas lisse et le couple non plus. Cet être avec qui vous partager votre intimité ne l’est pas non plus. 

Le 1er baiser est souvent précipiter afin de dire tu me plais, les mots sont tout aussi puissant. Couchons vite ensemble pour se débarrasser de la honte de, de la peur de…il faut attendre trois rendez-vous pour le baiser et ou coucher. Il fallait Hollywood pour nous informer de comment j’ai envie de t’aimer et de te faire l'amour ! Ces moments sont précieux bien plus que nous l’imaginons. En ce moment sur les réseaux sociaux circulent des post sur le consentement, mais c’est du nôtre que nous avons le plus à craindre. Combien fois avez-vous fait l’amour pour faire plaisir à l’autre ? Combien fois aviez-vous réellement envie de faire l’amour ? Étiez-vous en confiance, en connexion, réellement présent dans votre corps ? Dans la chambre à coucher c’est là que nous savons si nous sommes prêts à vivre la transparence parce que chacun va entrer dans la profondeur de l’autre. Même si nous ne sommes pas sensibles à l’énergie notre cerveau sait la traduire, le ton d'une phrase raconte plus de choses que les mots.

 

Notre manière de nous mettre en scène en dit long sur notre personnage. Que voulons-nous cacher derrière tout ça ? un manque de confiance, la peur de ne pas être désirable... . Avez-vous envie de vous abandonnez en l’autre ? De le laisser conduire, d’explorer le « j’aime vivre » de votre amant(e). Viens je t’emmène dans mon univers. Nous n’avons pas à faire jouir l’autre, nous l’ouvrons à la confiance. Et ça passe par l’accueil de nos parts d’ombres. Dans un homme, dans une femme, il y a tous les hommes et toutes les femmes. Notre vision judéo-chrétienne, la spiritualité veut nous faire croire que nos pulsions animales sont sales, inadéquates, mais tout ce qui est retenu devient une perversion. Nous avons tous des pulsions inassouvies, des blessures, des aspects à re-parer au niveau sexuel. Vous pouvez aller goûter ça dans la multitude d’êtres humains en papillonnant, ou en vous posant avec une personne pour entreprendre ce voyage des profondeurs. Aucune technique, sans l’abandon ne vous conduira à la jouissance. Un corps imparfait, et quelle que soit la forme qu’il embrasse peut vous donner du plaisir.

 

Pour vivre le couple, nous avons accueillir la part en nous qui est terrifiée à l’idée de souffrir, de perdre,…

Osez écouter vos tripes plutôt votre tête, laisser les préjugés, les normes et co-créer. Jésus s’est bien marié à "une prostituée". Vivre la sexualité sacré passe par aimer tous les aspects de l’humain qui partage votre intimité. Ayez un peu de patience, et regarder au-delà des masques, des formes. Ne cherchez pas à bien faire, chercher à vous relier à l’autre et laissez la magie des corps opérer.  

 

Merci d'être arrivé jusque-là, vous pouvez envoyer vos thèmes, vos questions en message privé dans l'onglet contact ou sur facebook. Excellent week-end à vous.

 

A tout bientôt

 

Mireille

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Commentaires: 1
  • #1

    Mireille (dimanche, 02 février 2020 10:41)

    Ga!ia est là pour nous aimer dans notre expérience

    SE DÉPOSER DANS LES BRAS DU VIVANT

    "J'aimerais tant pouvoir une fois m'abandonner complètement dans les bras de quelqu'un qui me soutient de sa force aimante : cela me permettrait de goûter une fois la détente complète de tout mon être... Mais je n'ai jamais trouvé ces bras-là..." me dit-elle, les yeux emplis de la tristesse d'une vie en laquelle son aspiration n'a jamais pu se vivre.

    Avec douceur, je lui dis qu'il est possible qu'elle se dépose dans les bras du Vivant, si aucun être ne peut lui offrir les siens.
    Elle me demande alors : "Mais où sont-ils ?"
    Comme elle, d'autres interrogent.
    "Où sont les bras du Vivant ?" demande celle qui n'a jamais reçu le tendre soutien de la mère.
    "Où sont les bras du Vivant ?" demande celui qui n'a jamais reçu la force soutenante du père.
    "Où sont les bras du Vivant ?" demande celle qui n'a jamais reçu le regard aimant de son compagnon.
    "Où sont les bras du Vivant ?" demande celui qui n'a jamais reçu l'accueil bienveillant de sa compagne.
    Moi-même, j'ai longtemps cru que je ne pouvais me laisser aller, m'abandonner, parce que je ne trouvais pas en face de moi celui ou celle qui avait la force, l'amour, la capacité, de me tenir, de me soutenir, de me contenir, de m'offrir cet espace où je pourrais en toute sécurité, me poser, me déposer, me reposer, enfin...

    Puis, un jour, allongée sur le sol,
    dans un champ,
    regardant le ciel,
    j'ai vu passer toutes mes pensées,
    et j'ai choisi, juste là,
    de lâcher toute idée que
    je dois faire,
    je dois gérer,
    je dois porter,
    je dois tenir bon...
    À l'instant même,
    de tout mon corps,
    de tout mon cœur,
    de tout mon être,
    je me suis laissée aller,
    je me suis abandonnée sur le sol...
    De chaque fibre de mes muscles,
    de chaque cellule de mon corps,
    je me suis donnée le droit
    de ne plus me soutenir moi-même,
    de ne plus rien porter de moi...

    Là, pour la première fois de ma vie,
    j'ai senti les bras du Vivant qui m'entouraient,
    qui me portaient, me soutenaient, me câlinaient, et j'ai entendu la voix du Vivant qui murmurait à mon oreille :
    "Tu ne peux sentir mon soutien
    que lorsque tu cesses de te tenir.
    Tu ne peux sentir que je te porte
    que lorsque tu cesses de vouloir porter.
    Tu ne peux sentir que je t'entoure
    que lorsque tu cesses de me chercher ailleurs
    qu'en la sensation globale de tout ton corps.
    Je suis toujours là.
    Tu es toujours dans mes bras.
    Depuis toujours.
    Pour toujours.
    Pour un instant,
    perçois-le..."

    Puisse ce jour permettre à chacun-e de goûter, pour un instant, la détente de se déposer dans les bras du Vivant..."

    Isabelle Padovani